Bien être au travail: Quel est le rôle du manager/chef d’entreprise ?

Le rôle du manger

Le rôle du manager est de remplir les objectifs fixés par l’entreprise et veiller au bien-être des travailleurs en charges de réaliser ces objectifs. 

Cette ambivalence n’est pas toujours bien dosée. Cela génère inévitablement des problèmes: des décisions incomprises, irrationnelles voir insensées du point de vu des salariés.

Le rôle du manager a évolué avec le temps, le bien-être au travail également. 

Au Travail : Quel est l’importance du bien-être ? 

Tout d’abord, posons nous la question: qu’est ce que le Travail ? C’est « L’ensemble des activités humaines organisées, coordonnées en vue de produire ce qui est utile » 

En partant de cette définition, le Travail est donc, dans l’ordre

1. Subjectif: activités humaines
2. Coordonné : organisées 
3. Objectif: produire

Les problématiques de bien-être dans le milieu du travail apparaissent lorsque l’objectif est la seule priorité. 

Le manager se situe au centre du Travail, puisque c’est lui qui organise l’activité humaine au vu de réaliser l’objectif. Il est donc garant de la qualité de vie au travail , il doit trouver le juste moyen d’organiser l’activité, de la coordonnées, au plus près de l’Humain, pour atteindre l’objectif. 

Le management 2.0

En réalité

Le manager a perdu cette fonction d’organisateur, de coordinateur, dans certaines entreprises. Son rôle est de :

• Manipuler des chiffres en vu de la réalisation de l’objectif. 
• Rédiger des rapports pour informer les commanditaires du Travail sur les résultats obtenus. 

Le manager n’est plus au centre du Travail. Il regarde essentiellement l’objectif et la transmission des résultats. Il tourne le dos à l’activité humaine, la base du Travail.

On est passé de  » salariés heureux – patron heureux » à « les résultats de l’entreprise, les dividendes, les primes… l’entreprise rapporte.., progresse… » 

Cette attitude est nuisible pour l’entreprise puisque la performance se fait au détriment du bien-être de la ressource humaine. 

Résultats:

• Salaires maintenus au plus bas
• Arrêts maladie longue durée 
• Turn over important
• Difficultés de recrutement 
• Image de marque détériorée 
• Insatisfaction client 
• Problèmes d’organisation interne
• … 

Les résultats sur la performance se feront certainement sentir. 

Bien être au travail, un enjeu pour les entreprises. 

Les problématiques liées à une QVT dégradée et les risques psychosociaux (burn out, dépressions, suicides…) ont un coût important. Ils coûtent 230 millions d’euros à l’assurance maladie,(selon les chiffres récents) et en moyenne 12.600 par employé/an (étude du cabinet Mozart Consulting). 

Depuis quelques années, on parle de bien-être au travail, de management bienveillant, d’ateliers bien-être, de chief happiness… néanmoins beaucoup d’entreprises n’ont réellement réalisé l’enjeu du bien-être des salariés tant que le résultat financier est là. Ils ne réalisent pas que le résultat peut être largement meilleur en investissant sur la QVT et le bien être des travailleurs. L’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail, annoncé que 1 € investi dans la prévention génère jusqu’à 13 € de retour sur investissement.

Aujourd’hui, les entreprises touchée par la crise n’ont qu’un seul objectif, redresser le chiffre. Cet objectif ne pourra se faire avec des travailleurs, largement éprouvés par la pandémie et ses répercussions. S’il y a donc un domaine où il faut investir en priorité, c’est le bien-être des salariés. 

Le rôle du manager post-confinement 

La loi a imposé des protocoles pour sécuriser le retour à l’emploi. En revanche, rien n’a été acté en ce qui concerne la prévention des risques psychosociaux et le bien-être émotionnel des salariés. 

Le manager post-confinement doit impérativement reprendre le rôle qui est le sien: coordonner l’activité humaine, être au plus près des travailleurs. 

Nous connaissons d’ores et déjà les répercussions psychologiques du confinement : hyper stress, angoisse, surmenage, stress post traumatique. Prioriser la performance, réduire (voir annuler) les vacances, tirer sur la corde, c’est le burn out généralisé assuré. 

Le manager doit être à l’écoute et même à l’affût des signes de détresse. 

Un Exemple concret

Ludovic, un patron de PME, m’a confiée être déçu de l’attitude de ses salariés, en chômage partiel durant le confinement, au moment de la préparation de la reprise le 11 mai. 

 » Je suis plutôt un patron cool. Jamais un salarié de s’est plaint de quoique ce soit. Alors que je me suis arrangé pour maintenir les salaires, je suis déçu de l’attitude de mes salariés. Leur manque de solidarité et leur je-m’en-foutisme quant aux difficultés que pouvait traverser l’entreprise m’ont blessés. Aucun d’eux ne m’a appelé pour savoir quand il reprenait. Pourtant ce sont des travailleurs. A croire que ça leur plaisait de rester chez eux à rien faire. « 

Ma première question a été : “as-tu maintenu le contact avec eux durant le confinement ? La réponse était “non”.

La deuxième question a été : qu’est ce qu’un patron « cool »? « tant que le job est fait, je les laissais tranquille » m’a t-il répondu.

Ludovic est en réalité le manager 2.0 décrit plus haut. 

La frontière est énorme entre un patron cool et un patron bienveillant. 

N’avoir en ligne de mire que l’objectif a conduit à ce résultat pour ce patron.

Je ne peux pas parler de bien être au travail. Les salariés de cette PME sont livrés à eux même. IL n’y a pas de cohésion d’équipe, pas d’esprit d’entreprise, pas de discussion, pas de vision commune, pas d’engagement, pas de solidarité.

5 actions possibles pour le bien-être au travail 

1. Ecouter : on ne le dira jamais assez, l’écoute est le premier pas de toute autre action à envisager. J’insiste dans ce cas de figure sur l’écoute des signaux.
2. Offrir un espace de partage : un temps et un lieu où chaque salariés peut s’exprimer et parler de ses difficultés émotionnels sans jugement.
3. Sensmaking : donner du sens au Travail. Nous sommes tous plus ou moins en quête de sens. Cela est d’autant plus vrai aujourd’hui dans le monde du travail. Vide de sens, le Travail sera source de mal être. 
4. Créer de nouvelles habitudes: prendre en compte les besoins des Travailleurs, implique d’adopter de nouvelles habitudes pour leur bien être au travail. vous investissez ainsi sur votre ressource humaine. Vous constaterez que le retours sur investissement sera un gain en productivité.
5. Anticiper : faire de la prévention c’est aussi donner la possibilité au travailleurs d’exprimer leurs besoins pour atteindre le bien être au travail

Comment mettre en pratique ces conseils dans la PME de Ludovic?

Armés de mon expertise sur la QVT au sein de son entreprise, Ludovic et moi avons mis en place un plan d’action pour améliorer la situation. Mon objectif était double:

• éviter qu’il y ait de l’animosité entre patron et salariés.
• créer de l’engagement de la part des salariés

Pour atteindre ces deux objectifs, voilà ce qui a été mis en place:

• un debrief confinement collectif
• des entretiens individuels
• objectifs personnalisés selon la situation de chacun avec des horaires modulables
• instauration d’activités pour la création une cohésion d’équipe 
• un tableau des émotions pour libérer la parole.
• le maintien des congés avec un challenge pour partir avec un “petit billet”

Ludovic et salariés ont quelques difficultés de communications, puisque ce n’était pas un mode de fonctionnement habituel. Mais aujourd’hui, tous se rejouissent de travailleurs dans ces conditions. Ludovic en sait plus sur la motivation de ses salariés et ce qui donne du sens à leur travail. L’échange est constructif. Oeuvrer pour le bien être de ses salariés assure à Ludovic un meilleur engagement dans la vie de l’entreprise et plus de solidarité.

Si vous aussi vous souhaitez investir dans votre ressource humaine , remplissez la page contact. Je serais ravie de construire un plan d’action avec vous.